L’avant, l’après et ce qu’on tait encore trop souvent autour du cancer du sein.

Non, je ne vais pas répéter les mêmes phrases habituelles qu’on entend partout ce mois-ci en lien avec la sensibilisation au cancer du sein, parce qu’il y a tant à dire… qu’on ne dit pas.

J’imagine que vous le savez déjà : une femme sur huit est touchée par cette maladie aujourd’hui. Et j’ose aussi espérer que vous savez qu’il est important de faire son self-test régulièrement, et ce même s’il n’y a pas de cancer dans votre famille. Pourquoi ? Parce que 90 à 95 % des cancers du sein ne sont pas d’origine génétique. Bon, si vous ne saviez pas déjà ce petit détail important… maintenant vous le savez.

C’est vrai que ce n’est pas « criant » dans les campagnes de sensibilisation. On parle beaucoup de dépistage, mais trop peu de réelle prévention. Où sont les informations en lien avec les perturbateurs endocriniens ? Avec l’importance de miser sur une santé hormonale équilibrée et un niveau d’œstrogène sain ?

Comment est-ce possible qu’en 2025, avec toutes les données auxquelles on a accès aujourd’hui  y compris les avancées en épigénétique, certains médecins persistent encore à blâmer principalement la génétique et, pire encore, à dire à une patiente venue consulter pour une bosse au sein que, s’il n’y a pas de cancer dans sa famille, c’est pratiquement certain que c’est bénin ?

Pourquoi ne permet-on toujours pas les mammographies avant l’âge de 50 ans au Québec, sachant que 16 % des femmes atteintes de cette maladie ont moins de 49 ans ?

Pourquoi ne met-on pas, d’emblée, la vitamine D sur les requêtes sanguines afin de s’assurer que les femmes ont un taux optimal et préventif, sachant aujourd’hui qu’elle contribue à réduire les risques de cette maladie ?

Comment se fait-il qu’on ne recommande pas aux femmes qui ont un taux d’œstrogènes élevé de considérer des alliés comme le DIM, le NAC, certains probiotiques ou encore le Calcium-D-Glucarate, qui contribuent tous à favoriser une saine détoxification des œstrogènes par le foie et le côlon, à réduire la dominance œstrogénique et à rétablir un équilibre hormonal plus harmonieux, ce qui pourrait prévenir l’apparition d’un cancer hormono-dépendant ?

Et comment se fait-il que, lorsqu’on parle de prévention de cette maladie, on ne mentionne presque jamais l’importance fondamentale de la gestion des émotions et de la régulation du système nerveux ?

Bon, c’est dit.

Mais je sens aussi le besoin de nommer un autre aspect de la maladie dont on parle encore trop peu… le “après”. Parce qu’une chose est sûre : si vous n’avez jamais côtoyé cette maladie de près, il y a de grandes chances que vous ne sachiez pas ce qui suit…

Contrairement à ce que la majorité des gens croient, le cancer ne se termine pas au moment où l’oncologue inscrit « Cancer Free » sur notre dossier. La vie est changée, marquée à jamais.

D’abord, il y a le deuil d’une certaine forme de légèreté, d’innocence et de simplicité de vie, partie en même temps que le mot avec un grand C a été prononcé. Le « avant » ne reviendra jamais. Impossible.

Personne ne se doute que, derrière les cheveux qui ont repoussé, se cache une femme qui doit, chaque jour de sa nouvelle réalité, apprendre à aimer son corps qui n’est plus le même.

Personne ne se doute que, derrière l’étiquette de « survivante du cancer », se cache une femme qui ne porte pas seulement la cicatrice de la chirurgie, mais aussi celles des deuils qu’elle a vécus. Les traces indélébiles causées par toutes les détonations que la maladie a provoquées… comme les départs d’amis, par exemple. Elle porte les cicatrices les plus souffrantes de toutes : celles que les yeux ne voient pas.

Personne ne se doute que, derrière cette femme qui a la chance d’être vivante, se cache un être qui vit chaque jour avec le choc post-traumatique de la maladie. Une femme qui essaie, tant bien que mal, de dompter le prix de présence que le cancer lui a offert… soit cette chose quasi invalidante qu’on appelle l’hypochondrie. Cette femme pour qui chaque petit symptôme banal active la peur d’une récidive.

Personne ne se doute que, derrière cette femme « ordinaire » qui cherche ses mots, se cache un être qui se souvient avoir déjà eu une mémoire d’acier. Aujourd’hui, elle apprend à dire merci d’être en vie et tente d’accepter que son niveau d’énergie, sa répartie et sa fluidité physique, comme cognitive, ne seront fort probablement plus jamais les mêmes.

Et si on arrêtait de ne pas en parler ? Et si on choisissait d’offrir le micro à l’une de ces trop nombreuses femmes qui sait, plutôt qu’à ces figures publiques qui ne savent pas ?
Ça attire l’œil certes, mais ça ne dit rien. Pardon… ça aussi, c’est dit.

Peut-être alors qu’on parlerait davantage de l’après, et qu’on finirait par mettre des mesures en place pour mieux les préparer et mieux les accompagner, ces femmes, pour la suite de leur vie.
Peut-être alors sauraient-elles se préparer, ou même éviter, de voir leur sexualité perturbée, leur niveau d’énergie et de motivation chuter, leur corps se dessécher, et leur anxiété grimper.

Pour conclure, j’ai envie de faire un vœu…

Je souhaite qu’on investisse enfin autant d’énergie et de ressources dans la recherche sur la prévention que dans celle sur les traitements.
Qu’on ose élargir nos œillères, remettre certaines certitudes en question et approfondir notre compréhension des vraies causes de cette maladie qui, soyons honnêtes, commence à ressembler à une pandémie silencieuse.

Investir dans la guérison, c’est essentiel. Mais la prévention demeure le levier le plus intelligent sur lequel miser pour faire baisser les statistiques, désengorger le système de santé et éviter que de nouvelles vies soient bouleversées par cette maladie.

Et entendez-moi bien : je ne parle pas de dépistage précoce ici, je parle de PRÉVENTION.

Comme dans : apprendre à devenir souveraine de notre santé au quotidien, pour jouer un rôle actif dans la prévention et, du coup, potentiellement empêcher qu’une tumeur maligne se développe.

Parce qu’il me semble que c’est simple… Si on apprenait à prévenir, peut-être qu’on n’aurait plus rien à dépister, ni à guérir d’ailleurs.

Une p’tite pensée, comme ça.